Niveaux de surpêche de merlus en mer Méditérranée (zones surexploitées par les pays de l'UE en 2017)
Source des données : Commission Générale des Pêches en mer Méditerranée (GFCM) **
La mer Méditerranée est actuellement la plus surexploitée de toutes les mers d'Europe. La surpêche dans cette région a commencé vers les années 70, suite aux développements technologiques qui ont permis aux flottes de pêcher plus loin et plus profondément. Les derniers rapports de la GFCM ont révélé que plus de 90% des stocks pêchés exclusivement par les pays de l'UE sont surexploités au-delà des niveaux de durabilité des espèces (c'est-à-dire en fonction du rendement maximal durable ou RMD). Les stocks de merlan, de merlu et de rouget sont, par exemple, pêchés à un niveau environ 10 fois trop élevé. Ces espèces s'épuisent à un rythme trop rapide pour se reconstituer.
Face à ce constat alarmant, l'ONG Oceana estime que l'état des stocks de poissons méditerranéens est "le résultat de décennies de mauvaise gestion, de déclarations erronées et de pêches illégales : (...) les politiciens ont à maintes reprises ignoré les avis scientifiques, n'ont pas mis en oeuvre les mesures existantes et n'ont pas établi de mesures de contrôle adéquates pour les endroits où elles ont été mises en oeuvre".
L’ONU prévoyait justement en 2015 de mettre un terme à la surpêche d’ici à la fin de la décennie dans le but de rétablir les stocks de poissons le plus rapidement possible. Or, dans son dernier rapport, début 2020, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) juge "improbable" la réalisation de cet objectif à l’échelle mondiale. Elle précise qu'environ 34 % des stocks mondiaux sont surexploités. Ce pourcentage s’élève à 39 % dans l’Atlantique Nord-Est et dans les mers avoisinantes, et jusqu’à 88 % en mer Méditerranée et dans la mer Noire.
** General Fisheries Commission for the Mediterranean : organisme créé en 1949 pour la conservation des stocks halieutiques dans les eaux internationales de la mer Méditerranée.